Famille : Scorpaenidae
Nom scientifique : Pterois Volitans
Nom commun : Rascasse volante, Poisson-Scorpion, Poisson-Lion, Poisson-Dindon, Poisson-Poule…
Origine géographique : Océan Pacifique. Australie, Malaisie, Polynésie, etc…
Taille : 30-40 cm en comptant les nageoires.
Description : Ce poisson somptueux est constitué de plusieurs rayures brunes sur un fond blanc cassé. De plus, toutes ses nageoires ne possèdent que des rayons, elles sont en forme de lambeau, rendant le poisson très mauvais à la nage, mais lui offrant un fabuleux avantage sur l’ennemi : l’effet de surprise grâce à son camouflage.
En effet, la plupart des poissons ont une assez mauvaise vue et ne distinguent pas nettement les choses, seulement les mouvements, les formes et la lumière. 95% des poissons ayant une forme conventionnelle pleine, un poisson reconnait facilement un poisson par rapport à sa forme et sa taille lorsqu’il est en face de lui. Avec un Pterois rayé et qui plus de forme indistincte à cause de ses nageoires en lambeaux, le Pterois devient très difficilement repérable pour la plupart des autres poissons. Il possède un véritable avantage grâce à son camouflage atypique. Le camouflage est relativement répandu dans la famille des Scorpaenidae car ce sont des chasseur en embuscade. La Rascasse volante, comme son nom l’indique est une chasseuse en embuscade volante. Elle ne se pose pas au fond de l’eau comme nos Rascasses de Méditerrannée, mais reste entre deux eaux pour se camoufler, voir parfois dans des herbiers. Elle gagne un temps de doute chez son adversaire, qu’il soit sa proie ou son prédateur, aidant ainsi la Rascasse à l’attaque en embuscade et/ou à la fuite. On observe parfois des poissons tourner autour de la Rascasse volante pendant plusieurs minutes avant de comprendre que ce n’était pas une algue. Mais à ce moment, c’est souvent trop tard.
De plus chaque rayon de la Rascasse est doté d’une glande venimeuse relâchant un puissant venin à but défensif provocant une vive paralysie et parfois une nécrose de la peau ainsi la mort dans certains cas extrêmes. (Plus d’information concernant la piqûre du Pterois plus loin dans l’article.)
Espérance de vie : Jusqu’à 10 ans. Certains spécimens sont si vieux dans la nature que certaines de leurs nageoires ayant été attaquées par d’autres poissons ou par des maladies au cours des années rendent le poisson encore plus vieux. Il est vraiment resplendissant dans ces deux premières années à l’état sauvage et devient ensuite rapidement un véritable Poisson-Lambeau. Splendide et affrayant à la fois.
Caractéristique d’eau : Les conditions d’eau ne sont pas la priorité de ce poisson. Une eau de mer moyenne avec une température de 25°-26° C sera parfaite. La plupart des Rascasses montrent un résistance accrues à la pollution de l’eau étant retrouvée dans la nature dans des zones relativement peu propices à la vie sous-marine.
Type d’aquarium : Il faudra une cuve assez grande pour accueillir ce poisson. 400 litres pour un individu seul. Les Pterois passent leurs journées à flotter entre deux eaux en attendant l’heure du repas. Ce ne sont pas de grands nageurs et ils n’exploreront pas l’ensemble d’un aquarium constamment. En revanche, plus le bac est grand et mieux la cohabitation avec d’autres espèces sera simplifiée. De plus, une Rascasse dans un bac plus spacieux sera plus simple à contrôler pour effectuer l’entretien qui devient compliqué avec les épines venimeuses du poisson.
Décor : On peut penser à tout type de décors avec ce poisson. Il peut vivre dans les herbiers, proche des récifs ou bien en pleine eau. Donc en « Fish Only ». À coordonner selon vos envies et selon les co-habitants de ce poisson s’il y en a.
Dimorphisme : Aucun
Comportement : Ce poisson est très paisible et c’est un gros curieux qui voit très bien ce qu’il se passe de l’autre côté de la vitre. Attention aux travaux dans le bac. Il faudra toujours veiller à porter des gants épais. De plus, la Rascasse lors du nourrissage peut sauter hors de l’eau pour attraper sa nourriture. Donc on peut se retrouver avec une piqure sans mettre les mains dans l’eau. Ce n’est pas un poisson difficile à maintenir, tant que le bac n’est pas insalubre, le poisson n’attrapera que difficilement des maladies ou des infections.
Cohabitation : La cohabitation est possible avec beaucoup de poissons, tant que ceux-ci sont plus grands que sa bouche. La cohabitation est tout à fait possible avec d’autres Rascasses. Cela rend d’ailleurs du plus bel effet. En revanche les poissons trop petits, ou les crevettes finiront dans l’estomac de la bête, donc ce n’est même pas la peine de les introduire dans l’aquarium.
Attention tout de même car la Rascasse Volante possède un réel prédateur dans la nature, le Poisson-Flute. C’est bizarrement le prédateur naturel du Pterois qui semble d’ailleurs ne pas craindre la piqûre défensive de ce dernier.
Reproduction : La reproduction se fait en pleine eau et de nuit. C’est une sorte de rêve paradisiaque pour tout homme, il y a environs 6 femelles pour 1 seul mâle lors de la reproduction. Ce type de reproduction n’est pas retrouvé en aquarium, du notamment à la taille des aquariums.
Ce poisson est de type ovipare et la femelle peut pondre jusqu’à 40 000 œufs. Ils sont agglutinés dans un mucus qui se résorbe tout seul. Puis les alevins grandissent rapidement. Ils sont très foncés au départ, quasiment noirs. Il faut 3-4 semaines pour que les petits alevins se débrouillent d’eux même et chassent comme leurs parents de très petites proies au début.
Photographie provenant d’une exposition d’Océanopolis.
Nourriture : Dans la nature, le poisson se nourrit d’autres poissons ou de petits crustacés. En captivité c’est la même chose. On peut nourrir les rascasses avec de petits poissons, congelés ou vivants. Dans ce cas il faudra les mettre au bout d’une baguette pour ne pas se faire piquer. Les espèces les plus réputées pour ce genre d’opération sont :
– Les eperlans pour friture, achetés congelés en supermarché, ils ne sont pas très chers et il est facile de s’en procurer.
– Les Guppys ou Platys vivants, ils permettent de donner de la nourriture vivante aux Rascasses lors des grandes reproductions des petits poissons. Il est tout à fait possible de donner d’autres poissons destinés à l’euthanasie à cause de malformations, d’hybridation ou de surpopulation. Cela reste un choix de l’aquariophile. Cette coutume est très répandue dans les grandes structures et permet d’une part de rendre les Rascasses plus vigoureuses et de limiter les surpopulations de petits poissons reproducteurs.
– Pour les pécheurs qui possèdent de grandes rascasses il est possible de donner de petits poissons servant de vif comme des Tanches, des Gardons, des Brèmes ou des Ablettes.
Les moules et les crevettes sont aussi appréciés en petites quantités. Attention en revanche à ne pas couper de trop petit bout, autrement le poisson risque de les ignorer. En général, lors de la distribution de nourriture, il est possible d’incorporer de des vitamines, des apports nutritifs pouvant servir à aider la rascasse dans sa croissance. Engorgez un éperlan pour faire cela.
À savoir que ce poisson ne doit pas manger plus de 3 fois par semaine. Autrement ils meurent très rapidement de problèmes liés à l’estomac et aux intestins. En effet ce sont des prédateurs qui ne mangent pas tous les jours mais de façon régulière et espacée. Cela peut venir de plusieurs facteurs, notamment la digestion de petits poisson peut demander plus de temps à cause des arrêtes.
Déplacement : Les déplacements de ce poisson sont lents, comme s’il volait dans l’eau. D’où son nom de Rascasse Volante. Très intéressant à observer pour sa majesté.
Anecdotes :
– Une de nos Rascasse a attrapé une Exophtalmie. Une infection à l’œil provocant un gonflement de l’orbite, puis la mort quand l’infection se généralise. Ceci est du à un manque accrue d’entretien dans le bac ou bien à l’apport d’une bactérie venant de l’extérieur.
– Il faut logiquement être certificataire ou bien être dans un club aquariophile pour pouvoir en possédez une selon la loi. En effet à cause du venin de cette espèce, sa détention reste relativement dangereuse et il faut normalement avertir la préfecture de la possession d’une telle espèce. Cette mesure n’est généralement pas respectée par manque de sévérité des repressions.
– Pour éviter que ce poison ne se propage dans le sang il faut approcher la piqure d’une source de chaleur, comme une cigarette ou de l’eau très chaude. Le poison de ce poisson possède la même consistance que le blanc d’œuf et devient rapidement solide avec la proximité d’une flamme. Cela ralenti les effets et empêche le poison d’atteindre les organes vitaux.
Symtômes d’une piqure :
– La douleur est quasi instantanée et très douloureuse. Elle a pour principal but d’accélérer le rythme cardiaque de la victime grâce au stress créé par cette panique pour que le sang fasse circuler le venin plus rapidement et ainsi accélérer le processus qui suit.
– La paralysie est la suite du processus du venin. Au bout de quelques minutes seulement, après un rapide gonflement sous-cutané au niveau de la piqûre, la zone se raidie et devient difficile à bouger. La plupart des piqûres surviennent au niveau des mains ou des pieds, voir sur les avant-bras et le bas des jambes. Au bout de quelques heures la victime sera atteinte d’un début d’hémiplégie qui doucement viendra attaquer le système respiratoire. Dans de très rare cas la mort peut survenir, notamment à cause de facteurs aggravants.
Photographie prise quelques minutes après une piqûre à la main.
– À savoir que les espèces détenue en aquarium sont beaucoup moins venimeuses que leurs congénères sauvages. Les blessures les plus dangereuses sont celles faites en milieu naturel, qui plus est en situation de baignade où le risque de noyade ainsi que le stress supplémentaire de brûlure créé par l’eau salée sur la blessure
– Ce venin n’est pas le plus puissant des Scorpaenidae. Il est même relativement doux comparé à celui des poissons-pierre. Pour l’Homme, le décès suite à de tel piqûre est rare, le cas le plus courant étant une piqûre lors de baignade suivie d’une noyade. En revanche pour la plupart des animaux de plus petite taille que l’Homme, la piqûre devient rapidement plus létale. Dans de rares cas on retrouve des cas d’infection grave qui se traduisent par la perte des tissus d’un membre du a une nécrose.
Blessure ouverte pour évacuer le venin avec un début d’infection.
Photographies :
Ce poisson est un véritable symbole, représenté ici sur un timbre poste.
Spécimen pris en photo au Grand Aquarium de Lyon.
Rascasse appartenant au cercle Aquariophile de Saint Etienne
Pterois pris en photo à Océanopolis à Brest. Un vieux spécimen très massif.
Sources :
– Connaissances personnelles de l’espèce,
– Expérience au club de Saint Chamond,
– Diverses photo prisent dans plusieurs aquariums publics ainsi que des clichés de la rascasse déténue par notre club,
– Les autres photographies sont libre de droit et leurs sources sont indiquées à côté,
– Les photographies de piqûres sont prises sur Google image pour mettre en garde contre le venin de ce poisson. Aucune autorisation ou droit à l’image n’est nécessaire lorsque l’on souhaite protéger et avertir autrui selon moi.
Cedric Paul