Introduction:
Hybrides ou sélection est un sujet complexe et polémique. Pour comprendre le phénomène, je vais mener mon article selon le plan classique:
Quoi: pour définir ses termes synonymes;
Qui: les auteurs;
Pourquoi: quel est l’intérêt;
Où: les zones sensibles;
Comment: limiter les dangers.
Le but de cette fiche n’est pas forcément de condamner mais de comprendre.
Quoi? La signification d’hybrides.
Définition d’hybridation et de sélection, et leurs synonymes:
Le Robert méthodique, dictionnaire, 1982
Hybridation: Croisement entre plantes, animaux de variété ou d’espèce différente.
Hybride: se dit d’une plante, d’un animal provenant du croisement de variétés, d’espèces différentes.
Exemple: Le mulet est un hybride de la jument et de l’âne.
Croisement: hybridation, métissage.
Croiser: accoupler (des animaux, des plantes d’espèces différentes).
Exemple: croiser deux races de chevaux.
Métissage: mélange, croisement de races.
Métisser: croiser des individus de races différentes.
Sélectionner: choisir par sélection.
Sélection: action de choisir les objets, les individus qui conviennent le mieux.
Sélection naturelle:
théorie évolutionniste selon laquelle l’élimination naturelle des
individus les moins aptes dans la “lutte pour la vie” permet à l’espèce
de se perfectionner de génération en génération.
Qui développe les hybrides?
Il y a une grosse confusion entre hybridation et sélection. Comme nous venons de le voir, ce sont deux synonymes, mais par pour les aquariophilistes, ce qui créé forcément des tensions et des incompréhensions. Je vais donc faire la distinction, pour surtout effectuer la distinction entre les deux tendances.
L’hybridation est utilisée par les animaleries pour obtenir des sujets toujours “plus beau”, entre guillemet, puisque la beauté n’est pas définie de la même manière par tout le monde, et fort heureusement. L’objectif des sélectionneurs est d’obtenir une nouvelle race d’une espèce avec plus de couleurs, plus de voiles, ou des formes bizarres. Ainsi les descendants obtenus sont de plus en plus éloignés de leurs homologues sauvages, et comme ils sont croisés entre frères et s½urs ou père et filles ou mère et fils, forcément, des maladies génétiques sont transmises, et les poissons sont plus fragiles.
La sélection est pratiquée par
certains aquariophilistes. En effet, leur objectif est de créer de
nouvelles races grâce à différents croisements. C’est le cas notamment
avec les guppys (couleur, nageoire), les crevettes (couleur) ou de
manière plus compliquée avec les Discus (Patron de couleur). L’objectif
est de croiser les caractères pour obtenir et fixer celui recherché.
Cette pratique est assez difficile, notamment du niveau matériel: il
faut plusieurs bacs pour séparer les descendants, et choisir les
prochains géniteurs. La grosse différence avec les professionnels,
notamment asiatique: l’aquariophiliste se fixe plus de limite et n’a pas
pour objectif d’handicaper les futurs descendants: voile immense sur
les nageoires, scoliose, … et veut aussi conserver des souches
résistantes.
Un exemple concret de cette pratique: l’espèce de
crevette: Neocaridina heteropoda Il existe différentes variétés, comme
les Red Cherry, qui sont obtenues à partir d’une sélection, dans un même
bac, on conserve les variétés les plus rouges, et les futurs
descendants sont de plus en plus rouges… C’est une des sélection les
plus simples à réaliser: leur reproduction est aisée et il n’y a pas de
prédateurs.
Pour conclure, vu qu’il n’y a pas de différence entre hybrider et sélectionner, les deux pratiquent sont équivalentes. Sauf peut-être un côté plus éthique de la part de l’aquariophiliste?
Nous avons vu l’hybridation des variétés, il existe aussi l’hybridation entre espèce, comme la jument et l’âne et on obtient le mulet. En général, ce type d’hybridation ne peut pas être viable, mais aboutit généralement à des êtres infertiles. C’est aussi très fréquent en aquariophilie, mais est souvent non voulu. Par exemple, un bac représentant le lac du Malawi. A l’origine, toutes les espèces endémiques des lacs africains descendent tous du même poisson, ils sont “tous cousins”. Dans leur éco-système naturel, les espèces se sont réparties des régions du lac et vont rester porche de leur territoire, ces espèces ne sont pas voyageuses. Du coup, le risque d’hybridation est très faible mais pas impossible. Dans un bac même de 500L, les espèces sont toutes en contact proches et les risques d’hybridations sont forts, surtout s’il n’y a différentes espèces d’un même genre. Par exemple, Pseudotropheus. Le risque est augmenté si un mâle ou une femelle est isolé(e) et n’a pas de congénère de son espèce, cela accroit considérablement le risque. Vu que cette hybridation n’est pas voulue, les sujets obtenus ne sont pas d’une belle couleur, et dans ce type de bac, il y a aussi forcement de la consanguinité et cela fragilise les descendants obtenus. C’est par exemple, ce qui s’est passé dans notre bac du Malawi. Dans notre cas, ce sont des genres différents et il y a surtout de gros problèmes de consanguinités, plutôt que d’hybridation.
Pourquoi un tel engouement pour les hybrides?
Pour les animaleries, le raisonnement est simple, c’est l’appât du gain. Et pour avoir encore plus de couleur, certains vont plus loin, avec le tatouage! ou la peinture!
Pour les aquariophilistes, à mon sens (puisque je ne pratique pas) c’est la génétique et l’optique d’obtenir de belles couleurs.
Et pour d’autres aquariophilistes, c’est arrivée de manière involontaire. Peut-être mal renseigné ou un bac à l’abandon comme le notre, une succession de petits faits ou erreurs produites par l’aquariophiliste peut augmenter le risque d’hybridation. Ce risque est présent avec toutes les espèces, mais le cas d’école est le bac du Malawi, espèce qui se reproduit facilement.
Où trouve-t-on des cichlidés, poissons sélectionnés?
Les lieux d’hybridation sont les animaleries, des bac d’amateurs de génétiques, des bacs en surpopulation contenant des espèces ou genres à risque, des bacs ayant des individus d’une espèce ou d’un genre isolé (un mâle et aucune femelle d’un genre ou espèce, surtout pour les lacs africains qui ont la même originne)
Comment cesser cette sélection à outrance et retrouver la bio-diversité de la nature dans nos aquariums?
Quelles sont les solutions? Maintenant que j’ai énoncé toutes les raisons et expliquer ce qui en était en aquariophilie, les hybrides du bac Malawi ne sont pas aimés, ce sont des “bâtards”. II est clair que les hybrides du Malawi ne sont pas les bienvenues dans le monde de l’aquariophilie: ils ne sont pas beaux et ils diffèrent de leurs congénères de leur éco-système naturel. Ce qui aggrave la situation certains sont en voie d’extinction dans les lacs, et du coup, ces mini-zoos des particuliers doivent rester intacts pour pouvoir conserver des spécimens authentiques. Mais pour cela, il faut renouveler les souches avec du sang neuf, et ne pas continuer perpétuellement la consanguinité ainsi qu’augmenter les risques d’hybridation.
C’est dans l’ère du temps, et des comités de passionnés, des associations ont pris l’importance de l’enjeu. Je vous conseille la lecture de cet autre article de mon blog qui complète la lecture de celui-ci sur les solutions envisageables.
Conclusion pour nos hybrides:
Le but de mon article n’est bien évidemment pas de priviligier les individus sauvages mais de conserver le phénotype que la nature leur a créé. Je vous conseil la lecture de cet article pour comprendre comment choisir entre un individu sauvage, F1, ou Fx.
Triste mais efficace pour solutionner le problème…
Suite à un problème de gouttes-à-gouttes (nos installations nous permettent d’effectuer des changements d’eau via à un gouttes-à-gouttes), un nettoyage de toutes les masses filtrantes (au lieu de la moitié), à une surpopulation (absence de prédateur, et naissance à gogo), nous avons eu sur ce bac une grosse montée de nitrate et nitrite. Ce pic a été fatal à 99% de la population de ce bac. Les rescapés sont un synodontis et 3 ou 4 alevins, qui ont été récupérés par un membre pour nous permettre de réaliser un autre bac sur le thème du Lac tanganyka.